Lannes occupe une place à part parmi
les maréchaux du Premier Empire. Le jour de sa mort,
Napoléon écrit à la maréchale : « Ma Cousine, le
maréchal est mort ce matin des blessures qu’il a
reçues sur le champ d’honneur. Ma peine égale la
vôtre. Je perds le général le plus distingué de mes
armées, mon compagnon d’armes depuis seize ans,
celui que je considérais comme mon meilleur ami. »
Ainsi, Napoléon lui-même avoue une amitié plus forte
que toute autre et que Lannes est son meilleur
général. Si Napoléon est sous le choc, il ressent le
besoin de glorifier le disparu, de témoigner de la
profondeur de son chagrin et donc de la puissance de
l’affection qu’il éprouvait pour Lannes. Né à
Lectoure, officier dans les volontaires du Gers en
1792, Lannes rencontre Bonaparte lors de la première
campagne d’Italie et dès lors se noue une amitié
profonde mais tumultueuse. Général en septembre
1796, à Arcole Lannes sauve la vie de Bonaparte en
faisant rempart de son corps. Héros de Saint-Jean
d’Acre, d’Aboukir et de Marengo, il est fort
logiquement nommé maréchal de l’Empire en 1804. Il
se couvre de gloire à Austerlitz, Iéna et Friedland
avant d’être le vainqueur de Saragosse. Déterminant
lors de la campagne de 1809, il est mortellement
blessé à Essling le 22 mai. Duc de Montebello en
souvenir de sa victoire du 9 juin 1800, Lannes ne
fut jamais courtisan, avait son franc parler et
conservait une totale indépendance d’esprit
vis-à-vis de Napoléon. Ce grand soldat avait fini
par détester la guerre et sa mort tragique en a fait
un héros romantique. Voici qui concourt donc à faire
de ce maréchal celui qui occupe la place la plus
originale dans l’Épopée. Ouvrage publié à l'occasion
du bicentenaire de la mort de Lannes.
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