"Malgré les
possibilités d'une victoire rapide que lui offre l'effet
de surprise, Guigues ne se lance pas dans une peu
glorieuse attaque de campement mais juge plus
chevaleresque d'offrir à son adversaire un combat loyal.
Le dauphin prend tout d'abord le temps de ranger son
armée suivant un schéma élaboré lors d'un conseil de
guerre qui dût se tenir à Crémieu. Il organise son ost
en trois « batailles » sous les ordres des principaux
chefs de guerre qui l'accompagnent, suivant un plan
précis respectueux de l'étiquette de chacun. Il confie
l'avant-garde à Raymond des Baux et au Grand Chanoine :
les mercenaires gascons auront ainsi à supporter le
premier choc, mais ne sont-ils pas généreusement payés
pour mourir ? Le dauphin prend lui-même la tête du corps
central. Les chroniqueurs assurent qu’il prend part à
cette bataille. Ses proches ont-ils vraiment laissé un
jeune dauphin de 16 ans conduire la bataille et se jeter
dans la mêlée ? Il offre les deux ailes à ses alliés,
Amédée et Hugues de Genève et le troisième corps à
Albert II de Sassenage. Enfin, Aymar de Poitiers reçoit
le commandement de l'arrière-garde. Cette formation de
combat de chevaliers n'a rien d'original puisque les
armées françaises du début de la guerre de Cent Ans
utilisent pour leur malheur, cette organisation sur
trois lignes : la première cherchant à percer la ligne
adverse, la seconde à exploiter la percée et la
troisième à poursuivre l’ennemi débandé." |
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