"La nuit venue, le duc de
Lesdiguières se dirige avec sa cavalerie et quatre cents
arquebusiers du régiment de Font-Couverte vers
Montmélian. Cette ville et son puissant château dominent
le premier pont, longtemps le seul, qui ait été jeté en
travers de l'Isère sur les terres alors comtales de la
Savoie, en 1247. Renforcé, élargi à diverses époques,
cet ouvrage de pierre et de bois ne résiste pas au coup
de main des Français qui le détruisent sur « 40 pas de
long ». I,es Dauphinois craignaient-ils une diversion
sur leurs arrières ? Pourquoi, dans ce cas, le pont de
Montmélian ne fut-il démantelé qu'en partie ? Sans doute
faute de temps et aussi de moyens, les techniques de
destructions par artificiers étant encore à leurs
balbutiements. Il y fallait de plus beaucoup de poudre
dont on avait grand besoin pour les armes à feu. Le
lendemain, de retour à La Rochette, Lesdiguières obtient
la capitulation de la place. Les habitants ont la vie
sauve et la ville leur est rendue sous contrôle du Sieur
de Bardonêche Quant au marquis de la Chambre, « lequel
sentant venir le siège, il s'était retiré à l'Huille »
où il termine hâtivement les préparatifs de défense du
fort. Il en part peu après, confiant la défense du
château à son intendant, le sieur Bay." |
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